LES INFERNALES "TRACASSERIES" CONGOLAISES


Le tronçon Mweka – Bulape, long seulement de 35 km, comptait à peu près 7 barrières de taxateurs, soit une moyenne d’une barrière chaque 5 km. A chaque barrière, il fallait au moins 100 francs congolais (FC) par vélo par passage. Le vélo est l’unique moyen de transport de produits agricoles dans les villages (100 FC représentent env. 8 centimes, ce qui est une somme importante sachant qu’avec 50 centimes une famille peut manger frugalement).
 
Un témoin raconte :
Tracasseries...
http://www.archi-kananga.org
"En partant de Mweka, il y a une barrière de la police de roulage à Mweka-Bakuba, il faut laisser quelque chose, 200 mètres après, des taxateurs (service d’économie, des transports…) parfois accompagnés de militaires bien armés ; 5 km après, au niveau de la bifurcation Bulape et Bulongo, des taxateurs, il faut laisser quelque chose. Côté Bulape, encore des taxateurs, après le pont Patambama, avant d’entrer à Bulape. Donc des taxateurs chaque 5 km et au moins 100 FC par vélo et à chaque passage."

Pour contourner ces barrières, certaines personnes s’arrangent pour circuler de nuit quand ces taxateurs ne sont pas là, mais les militaires ont compris cela et commencent aussi par moment à circuler la nuit, révèle notre interlocuteur.

Tiré du livre de Grégoire Ngalamulume Tshiebue, pp. 279-280. Thèse de doctorat de l’Université catholique de Louvain intitulée "Projets de développement agricole, dynamiques paysannes et sécurité alimentaire au Kasaï Occidental" (Juin 2011).