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Tensions et conflits lors de l'approvisionnement
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La province du Kasaï est dotée de quelques infrastructures de traitement et de distribution d’eau potable dont une usine moderne installée à Kananga (la capitale provinciale). Par manque d’énergie électrique, cette usine d’une grande capacité ne fonctionne qu’au ralenti, le carburant coûtant de plus en plus cher pour le fonctionnement de ses groupes électrogènes. Dans ces conditions,
la fourniture d’eau à la population de la Ville connaît de sérieuses difficultés et les robinets sèches pendant de longs jours voire des mois et des années.
En dehors de cette usine, quelques autres stations de la société de distribution REGIDESO existent dans d’autres territoires et cités mais posent le même problème de fonctionnement.
D’où au Kasaï Occidental, en ville comme dans les villages, l’eau potable s’avère une denrée rare, avec seulement 12% de la population en 2010 (31,6% en 2001) contre 47% de moyenne nationale (46% en 2001) ayant accès à une eau salubre. Sa recherche devient ainsi une corvée, obligeant les femmes et les jeunes enfants, voire les tout petits à parcourir chaque jour des kilomètres à pieds pour la rechercher à la rivière ou à une source aménagée ou non. Parfois, il se forme des files assez longues à certaines sources et l’on peut passer des heures avant de s’approvisionner. Il s’y produit dès lors des bagarres, des disputes et des conflits de toute nature.
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Queues interminables ici à Kinshasa
lors d'une période de pénurie d'eau.
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A ce titre, de plus en plus de programmes voient le jour pour l’aménagement des sources d’eau potable en ville et dans les villages, les forages d’eau ou les opérations d’adduction en vue de fournir à la population une eau de qualité. Le Service Nationale d’Hydraulique Rural (SNHR) et les ONG, grâce aux financements de certains partenaires (UNICEF p. ex. et maintenant aussi l’Association LIZIBA Suisse) s’emploie à cette tâche. La consommation d’eau insalubre au Kasaï Occidental est responsable de la propagation des maladies hydriques qui sévissent au niveau de la population et notamment des enfants comme les diarrhées, dysenteries amibiennes, fièvres typhoïdes et autre verminoses.
Tiré du livre de Grégoire Ngalamulume Tshiebue, pp. 152-153. Thèse de doctorat de l’Université catholique de Louvain intitulée "Projets de développement agricole, dynamiques paysannes et sécurité alimentaire au Kasaï Occidental" (Juin 2011).